Une mosaïque culturelle unique!
ll y a 48 ans, la Papouasie-Nouvelle-Guinée accédait à l’indépendance. Nous sentons cette année, encore plus que l’année dernière (où nous souffrions encore des affres du Covid), que la nation toute entière a envie de célébrer le moment. La plupart de nos collègues papouasiens n’étaient pas nés en 1975. Ils constituent la première génération après l’indépendance ; mais ils savent, par leurs parents qui l’on probablement raconté à maintes reprises, ce qu’a été le passage, pour leur pays, de l’occupation australienne à l’entière autonomie.
D’une terre insulaire habitée d’une multitude de tribus s’exprimant dans des langues différentes (plus de 800 langues sont parlées encore aujourd’hui en Papouasie), le jeune pays entrait à présent dans le concert des nations autonomes. Des tenues caractéristiques, des masques et les couleurs incontournables du drapeau - le jaune, le rouge et le noir - prédominent partout, notamment sur les chemises et les meri blouses. On entonne inlassablement le chant de "One nation, one country" avec une émotion puissante et une joie palpable, à travers des chansons populaires qui célèbrent la fierté nationale de ce pays complexe et diversifié, en quête perpétuelle du chemin vers l'unité.
Avec Shaun, qui travaille à la Finance, c’est une amitié qui est née de notre passion pour la marche en forêt dans le parc de Varirata. Après plusieurs sorties ensemble, germe dans mon esprit depuis quelques semaines le projet d’aller au Goroka festival, rassemblement populaire annuel d’un grand nombre de tribus issues de tous le pays.
C’est donc dans ce coin reculé de Papouasie-Nouvelle-Guinée que chaque année, au moment de la fête nationale, se pressent les touristes et curieux pour assister à une démonstration unique au monde de diversité culturelle absolument incroyable.
Des costumes aux danses en passant par les masques et les attributs, c’est un large éventail de coutumes et de traditions qui se dévoile devant les yeux ébahis de visiteurs venus d’une autre planète (la société occidentale du 21ème siècle) qui clairement n’en croient pas leurs yeux!
Shaun accepte avec plaisir de m’accompagner et nous parvenons à trouver une solution d’hébergement grâce à la famille d’une collègue qui vit à cet endroit. C’est la promesse d’une plongée culturelle intense pour moi et cela me réjouit d’avance. Je ne vais pas être déçu.
Parvenus sur le terrain où sont rassemblés un nombre impressionnant de personnes, vêtus du costume traditionnel de leur tribu respectives, nous sommes assaillis de toute part par les plumes, les armes blanches et la musique jouée par des instruments primitifs et des chants ou interjections (c’est selon!).
Devant nos yeux, une juxtaposition rare d’expressions culturelles. Tout les différencie dans le détail des costumes portés, dans la langue et dans le rythme de la danse, mais tout les unit dans la célébration d’une seule culture mélanésienne que l’on parvient à goûter après quelques heures de contemplation.
La journée s’achève par une rencontre des festivaliers sur le terrain adjacent. Avec Shaun et son ami John qu’il a retrouvé plus tôt, je peux sans crainte me perdre dans la foule où ma couleur de peau ne passe pas inaperçue.
Si de prime abord, les visages que je croise peuvent paraître durs et fermés, un sourire franc et authentique se dessine quand nous parvenons à échanger quelques mots de la langue majoritaire locale que je viens d'apprendre.
Le lendemain, nous découvrons les alentours de Goroka et notamment son université et son impressionnante bibliothèque. Alors que nous continuons notre route en voiture, mon regard est naturellement attiré par la profusion de couleurs chatoyantes et la richesse des costumes traditionnels.
Dans cet océan de cultures, je réalise que je suis privilégié d'être témoin de ces moments. La diversité des tribus présentes est fascinante. Elles se racontent des histoires, partagent des rituels anciens, et témoignent de leur identité dans une communion sans précédent.
Le séjour se clôture avec un sentiment de gratitude: gratitude envers la Papouasie-Nouvelle-Guinée pour m'avoir accueilli si chaleureusement dans cette mosaïque culturelle unique, gratitude envers mes amis, qui ont rendu cette expérience inoubliable.
Notre séjour à Goroka est un rappel de la richesse de la diversité culturelle de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et de l'importance de célébrer et préserver ces traditions ancestrales. La Papouasie-Nouvelle-Guinée est une mosaïque de cultures, une nation jeune et fière. Elle continue à écrire son histoire tout en honorant son passé.